Clé à système
Discrète et redoutable
Clé à système
Anonyme
Acier
xviiie-xixe siècle
Dimensions
Provient du coffret attribué à François Vidocq
Archives de l’Antre-Cave
Inv. 2007.7884-817/*
L’ingéniosité des artisans du métal — armuriers, serruriers, orfèvres etc. — a permis la production d’une grande variété d’armes combinées depuis la fin du Moyen Âge. Il s’agit le plus souvent d’armes blanches auxquelles est accolée une petite arme à feu. Parmi ces curiosités, les clés-pistolets connaissent une vogue particulière à partir du xviiesiècle. La tradition veut qu’elles aient été utilisées dans les prisons pour permettre aux gardiens de se défendre en cas d’attaque. La crédibilité de cette légende est toutefois mise en cause par la faible quantité de poudre contenue dans le canon et la très petite taille d’un éventuel projectile. Il semble que ces objets tiennent plutôt du gadget pour amateurs de fantaisie mécanique.
La clé à système présentée ici dissimule une arme bien plus dangereuse.
Sa tige contient un poinçon très effilé qui permet, après quelques manipulations, de transformer cette clé en une redoutable arme de poing. Une fois libéré de sa cachette, le poinçon peut être vissé à l’extrémité de la tige près du paneton, comme une petite baïonnette. L’anneau de la clé peut également être démonté et inversé, ce qui lui permet de coulisser sur la tige et d’assurer une meilleure préhension de l’objet, à la manière d’un poing américain. La taille de la pointe en acier rend cette arme aussi efficace que discrète. Dissimulée dans un réticule ou un petit sac, elle aurait pu être utilisée par une prostituée ou par le célèbre Vidocq en personne, sous l’un de ses nombreux déguisements.